Le développement personnel mal compris, mal vécu, est dangereux. Il est même très dangereux ! Je l’affirme, je confirme et je signe. combien de personnes en déroute j’ai rencontré dans mon passé professionnel.Aujourd’hui, combien je rencontre de personnes qui sont “perdues” qui se sentent seules, abandonnées incomprises. Et pourtant, combien de travail “sur elles” ont-elles fait ?
Je les appelle, aujourd’hui, les naufragés du développement personnel. Ces personnes ont suivi une formation de coach, ou autour d’un outil comme la PNL, l’analyse transactionnelle, le communication non-violente, et j’en passe et des meilleures. Si vous regardez de près leurs CV, ce sont des personnes qui ont passé ces dernière années à apprendre à se développer.
Mais autour de ces formations malheureusement, il y a beaucoup de pièges. Je ne veux pas dire que les formateurs ne sont pas bons. Oh non ! Ils sont bons ! Techniquement certains sont même meilleurs que moi dans des domaines où je me considère comme techniquement au top. Je ne remets pas en cause leur technicité, ni leur bienveillance, ni d’ailleurs leurs compétences pédagogiques. Je remets simplement en cause leur spécialisation !
Pourquoi ? Parce que le développement personnel n’est pas une fin en soit ! Parce que la PNL n’est qu’un outil, et si vous avez un bon outil et même le meilleur outil qui soit. Si vous ne savez pas ce que vous voulez en faire, vous n’en ferez rien.
Vous pouvez avoir une table à dessin, le meilleur papier, des crayons de qualité, et en plus savoir dessiner si vous n’avez pas d’idées, vous n’aurez pas de résultat.
La grande question est “Pour quoi faire ?”. Une autre question est “A quoi ça sert le développement personnel ?” On pourrait même se poser la question “à qui ça sert ?”
Souvent la réponse que je reçois est “Pour être soi-même !” ou bien”Pour s’affirmer” ou “Pour avoir confiance en moi ou d’augmenter mon estime de moi (on ne sait pas trop en fait)” Et hop c’est parti pour un naufrage annoncé ! Pourquoi ? Parce que pratiquement l’ensemble des objectifs annoncés ne sont pas des raisons suffisantes pour faire un travail de développement personnel. Et donc les solutions proposées correspondent à la demande et termine par une série de “règles de bases” à suivre pour arriver à ce résultat et hop nous voilà parti dans une démarche où l’arbitraire côtoie la logique simpliste.
Exemple de règles qui, mal comprises envoient le pauvre cherchant dans le mur :
- Il faut être égoïste : Impact sur la vie de la personne : Je me retrouve seul !
- Il faut éliminer les gens négatifs : impact sur la vie de la personne : Je me retrouve seul !
- Il faut penser positif : impact sur la vie de la personne : Je déprime, je suis nul car je n’y arrive pas…
- La loi d’attraction c’est facile : impact sur la vie de la personne : Je suis un gros Naze, car je n’y arrive pas
Et si on regardait un peu ce qui se passe dans la démarche du développement personnel ?
- D’un coté il y a Sarthe avec “l’enfer c’est les autres” et les accros du développement personnel qui deviennent progressivement ou tendance vers un solipsisme bon teint.
- Et de l’autre coté un penchant naturel à se laisser porter par la culture et la société, en tendant vers le paradigme suivant : “Le paradis c’est les autres” et effectivement les études de psychologie positive tendent à montrer que le bonheur est toujours lié à une bonne interaction avec son réseau relationnel.
Alors quoi ? Les autres c’est quoi ? Et si la voie était au milieu ? Au milieu entre le moi d’abord et les autres d’abord… Et si le développement personnel était un truc genre : “Me permettre de vivre, le bonheur au quotidien, avec et sans les autres.”
Et si la solution n’était pas simple ? Mais une solution comme si souvent dans ce monde “complexe”… Mais notre temps où nous sommes si pressé est-il propice à l’émergence de solutions complexes ?
Et si on commençait par “ralentir et observer” et si nos DVC (Directions de vie choisies) étaient vraiment les nôtres ? Si nous commencions par nous approprier notre réflexion, au lieu de vivre notre vie par procuration ?
Un simple axiome peut nous y aider : “Il n’y a pas le feu au lac !”