Tout d’abord et que les choses soient claires pour tout le monde, cet article n’est certainement pas exhaustif sur le sujet. Il va simplement relater les dangers que J’AI rencontrés sur la route de la méditation et que j’ai pu identifier.
Tout d’abord, il y a plusieurs types de méditations, mais bien sûr vous savez cela, n’est-ce pas ? Et bien ce n’est pas si évident que ça pour moi au départ de ce voyage vers et avec la méditation.
Historiquement vous pouvez voir sur ce schéma ci-dessous que cela vient de loin :
Les pratiques de la méditation ont des origines diverses :
- Issues du bouddhisme : zen, vipassana, le très riche corpus de la méditation tibétaine
- Issues du christianisme : oraisons silencieuses des pères du désert
- Issues de l’islam : la mouraqaba, le soufisme
- Issues du judaïme : le courant hassidique notamment
- la pratique laïque : elle est proche des traditions contemplatives
- Aujourd’hui : La pleine conscience ou mindfulness c’est une pratique laïque issue du vipassana.
Le premier danger c’est de se perdre dans la forêt des pratiques ! Car bien sûr il reste tous ceux qui vont s’appuyer sur des pseudosciences pour utiliser la méditation comme outil d’embrigadement dans leurs dérives sectaires. Donc avant de s’engager dans une pratique quelconque on vérifie ! On se documente sur les origines de la pratique et son but avoué et son but caché… Vous pratiquez une religion ? Pourquoi pas ? Vous êtes athée ? Et alors ? Ça n’empêche pas de pratiquer la méditation. Simplement sachez ce que vous faites et avec qui vous le faites.
Chaque jour de nouvelles études scientifiques étudient la méditation et concluent aux bienfaits qu’apporte la pratique de la méditation de pleine conscience. Malgré tout ce n’est pas magique et instantané.
Alors, qu’est-ce que c’est la méditation de pleine conscience ?
Il s’agit de se tourner délibérément vers l’expérience de l’instant présent, de s’arrêter d’agir pour ressentir son souffle et son corps, écouter les sons, observer le flot de ses pensées avec recul, sans les alimenter ou les relancer.
Pas facile à faire ? Ou très facile ? Allez savoir…
Moi-même en expérimentant la méditation, j’espérais pouvoir calmer mon esprit et surtout mes douleurs permanentes liées aux conséquences de mon opération sur à mon cancer du côlon. Mon rêve initial ? “NE PLUS AVOIR MAL AU CUL”.
En effet, comme le savent certains de mes lecteurs, j’ai été opéré en 1996 et je n’ai plus de colon (colectomie totale) et je n’ai plus de rectum, non plus… Donc j’ai la diarrhée depuis cette époque et je vais aux toilettes entre 15 et 30 fois par jour avec une diarrhée persistante et liquide. Et conclusion : “J’AI MAL AU CUL TOUT LE TEMPS !” Il y a même des jours où je ne peux pas marcher du tout en raison des brulures entre les fesses… C’est clair pour vous ? je ne sais pas, mais pour moi, il est clair que cela a perturbé ma vie au point même de ne plus me laisser tranquille un instant ! Et cela dans tous mes domaines de vie…
- Le couple ? Explosé…
- La famille ? Il fait chier !
- Le travail ? Pas possible de continuer comme ça !
- La vie sociale ? Agoraphobie… Vous connaissez ?
- La santé ? Je n’en parle même pas !
Et donc je voulais “NE PLUS AVOIR MAL” et … ça ne marche pas !
Les grandes étapes :
- Morphine : A la fin je voyais des dragons descendre du plafond… La route faisait des vagues… Sale temps pour avoir une vie en dehors de la morphine…
- La codéine : Cela ralentit le transit… Mais la douleur reste présente… Ça ne suffit pas… Efferalgan Codeïne… pas suffisant
- L’hypnose : Ça marche, mais il faut recommencer tous les jours … et cela marche de moins en moins avec le temps… toutes heures on recommence ! C’est terrible…
- La méditation : La douleur augmente ! Car j’en suis encore plus conscient… Aïe !
Et oui la méditation ne fonctionne pas pour supprimer la douleur ! Et même au contraire cela augmente la perception de celle-ci.
Alors ? Alors j’ai découvert ACT (thérapie d’acceptation et d’engagement) et je me suis aperçu que le problème c’est justement cette recherche en elle-même. Ce n’est pas cela que je recherche… Ce n’est pas “NE PAS AVOIR MAL” que je recherche, mais… “AVOIR UNE VIE PLEINE DE SENS” avec ou sans douleur !
Et là ça marche ! J’ai toujours mal au cul… J’ai toujours la diarrhée… mais j’ai une vie que j’aime !
- Le couple ? Une belle histoire d’amour que je renouvèle tous les jours avec mon épouse… Il y a des hauts et des bas … Mais j’adore ça !
- La famille ? Je suis heureux d’avoir tous ces enfants qui font Ch… et qui m’aiment… Enfin ils sont eux ! Et j’adore ça !
- Le travail ? j’ai changé de boulot ! J’ai adapté mon travail à mon nouvel état… J’accompagne des gens à aller mieux dans leur vie… Et j’adore ça !
- La vie sociale ? Je suis membre de plusieurs associations, je m’engage dans la vie de la cité et de mon pays… J’ai des amis, et des ennemis… J’ai une vie riche… Et j’adore ça !
- La santé ? C’est toujours la douleur ! Je suis toujours handicapé… Quelquefois je en peux plus marcher… Et d’autres fois je vais sur les chemins… J’ai accepté ma douleur. C’est ma compagne intime… Des fois j’en parle comme aujourd’hui… des fois je cache notre intimité, car cela ne regarde que nous deux… Je remercie ma douleur de me rappeler que je suis vivant, à chaque instant de ma vie… Et je pratique la méditation tous les jours pendant une heure… Sauf quand je pars en retraite pendant 3 à 5 jours…
Alors ? Le bilan ? Le deuxième danger c’est de croire que la médiation va régler les problèmes instantanément et sans effort !
La pratique tous les jours et une “obligation”… Cela devient aussi un plaisir, à la longue, mais… Pour la plupart des gens que je côtoie. Cet effort est rédhibitoire ! Il y a beaucoup d’abandons à cause de cela… Le bien-être obtenu est réel, mais sans l’effort initial, le résultat peut-être pire que sans la pratique de la méditation. Et cela est normal, car on augmente sa capacité d’observation de la douleur. Et cela n’est pas si facile à comprendre, au début. De plus si le but de la médiation est un bien-être compris comme une absence de douleur, cela ne marche jamais.
Le troisième danger est de méditer pour se sentir bien et sans douleur, alors que ça ne marche pas, et donc de se retrouver dans une impasse !
La méditation permet d’observer l’instant présent. De “sortir de sa boite crânienne” et c’est déjà pas mal ! Pour le reste … Il faut faire un travail en parallèle avec une TCC par exemple ou avec son guide spirituel si vous avez une pratique religieuse… Vous imaginez bien que personnellement, comme je suis athée… Je me suis tourné vers les TCC…
Mon conseil du jour pour éviter ces dangers ?
- S’informer sur des sites de confiance, ou avec des gens de confiance, avant de faire un choix de pratique
- Ne pas y aller tout seul si c’est possible, c’est plus sécurisant
- Se rappeler que seule la pratique est efficace dans ce domaine.
Bien sûr, comme je le disais au début de cet article, ce n’est pas exhaustif. Pour résumer, il y a 3 dangers :
- Le premier danger c’est de se perdre dans la forêt des pratiques.
- Le deuxième danger c’est de croire que la médiation va régler les problèmes instantanément et sans effort.
- Le troisième danger et de méditer pour se sentir bien et sans douleur, alors que ça ne marche pas, et donc de se retrouver dans une impasse.
Et il y a tous les autres dangers dont je n’ai pas encore parlé… Mais c’est peut-être parce que je ne les ai pas encore rencontrés.
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