6a00d834209e6353ef014e89d53d2c970dLa frustration est-elle néfaste pour nous ? C’est une question que nous nous posons chaque fois que nous la ressentons. Ou plutôt que nous savons la reconnaitre dans le fatras émotionnel qui peut nous traverser chaque jour.

D’abord un petit rappel sur le mot émotion. Il vient du latin “emovere”. Le mot “movere” veut dire un truc comme, mouvement, et, avec le préfixe “e” cela donne un truc genre “mettre en mouvement” ou “mouvement vers l’extérieur”… Bon en conclusion l’émotion est un “machin” qui nous mets ou veut nous mettre en mouvement.

Une partie de nous en tout cas nous envoie un message du genre : “Bouge tes fesses garçon (ou fille), si ça continu, il va falloir que ça change !”

Et donc il nous reste à comprendre le message et à noue mettre en action !

Mais tout d’abord il y a le problème du ressenti émotionnel. Bien sûr si je ne sais pas ce que je ressens, alors comment vais-je pouvoir interpréter le message ?

L’échelle émotionnelle* à 7 paliers d’après les écrits de  Steiner, C. et Perry, A. (1998). (L’A.B.C. des émotions. Développer son intelligence émotionnelle. Paris : InterÉditions.). Nous permet de pouvoir nous situer dans ce fatras émotionnel de tous les jours 😉

* Je vous indique cette échelle en fin d’article

Alors revenons-en à la frustration. La frustration nous permet de prendre conscience d’un décalage entre la volonté, les moyens mis en oeuvres et/ou l’environnement.

Il y a deux apprentissage essentiels à la frustration :

  • Si je veux, je dois payer le prix pour obtenir.
  • Il y a des choses qui dépendent de nous et d’autres qui ne dépendent pas de nous.

1) Premier apprentissage : la notion de prix à payer :

Pour obtenir un résultat le travail devra être adapté au but visé. certaines choses s’obtiennent facilement et d’autres nécessite un effort. Il n’y a pas de règle universelle pour obtenir un résultat. Les moyens mis en oeuvre doivent être adaptées au but visé.

Corollaire : Pas besoin d’acheter le produit le plus évolué et au dernier cri, pour accomplir les choses nécessaire à la réussite de l’objectif, mais seulement d’acheter le produit adapté à cette tâche.

6a00d834209e6353ef015433b53f70970cExemple : Pourquoi acheter une voiture qui roule à 250 km/h alors que je ne vais jamais sur un circuit et que la limitation de vitesse en France est de 130 km/h dans le meilleur des cas ? L’automobiliste qui achète une voiture très puissante a toutes les chances de voir apparaître cette émotion : “la frustration” et donc il a cet apprentissage à faire 😉

2) Deuxième apprentissage : La focalisation

Je peux mettre en ouvre tout ce qui dépend de moi et le reste ne dépendant pas de moi peut influer sur le résultat.  Vouloir tout avoir sous contrôle, cette illusion de puissance nuit à notre réalisation personnelle.

Marc Aurèle disait : “Mon dieu, donnez moi la force de supporter ce qui ne dépend pas de moi, le courage de changer ce qui dépend de moi, et la sagesse de faire la différence entre les deux.”

Exemple : Une personne qui a un objectif qui dépend des autres va devenir manipulateur, et si il n’obtient pas ce qu’il désire va ressentir ce sentiment de frustration. Tous les parents qui veulent que leurs enfants “réussisent” sans se poser la question de ce que veulent leurs propres enfants… Ont un bel apprentissage à faire, non ?

Alors vous voilà réconciliés avec la frustration ? Oui/non/peut-être ?

* Echelle émotionnelle

  • 1er niveau Engourdissement
    Je n’ai pas conscience de mes sentiments. Pas de ressenti émotionnel.
  • 2ème niveau Sensation physique
    Je ne ressens pas l’émotion, mais l’impact physique sur moi (l’implication les conséquences). Exemple : les personnes qui ont des migraines, de l’urticaire, le dos bloqué, ont nié leur émotion, ont une stratégie de dissociation par rapport à leur émotion et l’émotion reste là au niveau inconscient. A voir la même stratégie / dissocié en tant que coach pour les accompagner. Aujourd’hui tu as mal à la tête, imaginons que tu devrais ressentir une émotion à la place ce serait laquelle?
  • 3ème niveau
    Expérience primaire Être conscient des émotions sans être capable d’identifier, et donc pas capable d’en parler et de les comprendre. C’est souvent là que se situeront les personnes que l’on va accompagner.
  • 4ème niveau Différenciation
    Être capable de parler de ses sentiments et faire la différence. Avoir une vision claire des émotions.
  • 5ème niveau Causalité
    Perception de l’origine de cette émotion, de ce qui en est la cause.
  • 6ème niveau Empathie
    Aller vers les autres. L’empathie c’est être conscient des émotions des autres. Faire la différence entre l’empathie qui se situe au niveau de l’émotionnel Je me mets au même niveau que la personne pour pouvoir participer et interagir sur la relation) et la sympathie qui se situe au niveau du mental. L’empathie est la capacité à percevoir ce que l’autre ressent. Pour aimer vraiment et intensément, il est important de cultiver la capacité à s’identifier. Ce qui inscrit le couple dans la durée, c’est le partage émotionnel. Quand les échanges sont fluides, le mouvement est à l’intérieur, il n’a pas besoin d’être à l’extérieur. C’est une dimension très importante de l’intelligence émotionnelle. Elle demande à sortir de son égocentrisme, de ressentir sans juger. Dans tout ce qu’elle dit ou fait, une personne ne parle jamais que d’elle-même, de ses besoins et de ses attentes.
  • 7ème niveau Interactivité
    On est sensible à tout ce qui se passe. On est capable de ressentir les émotions qui sont tout autour de nous, dans notre équipe, comment les émotions interagissent ensemble et comment composer avec. toutes ces émotions (ce que devrait faire tout excellent manager).