6a00d834209e6353ef0115714b3a28970cUne fois n’est pas coutume je vais aujourd’hui parler de poésie ! Mais pas n’importe quoi comme poésie, une poésie où je vois un rapport direct avec mon métierqu’est le coaching… J’accompagne des chefs d’entreprise essentiellement dans le BTP (c’est du passé aujourd’hui…) comme vous le savez, or, dans le bâtiment, nous retrouvons la tradition des bâtisseurs et il serait malheureux que celle-ci soit perdue dans le bâtiment 😉

Avez-vous remarqué que les bâtiments anciens ne sont réellement restaurés que depuis peu. je veux dire : que depuis, surtout le XIXème siècle, les bâtiments sont restaurés, car avant, les bâtiments qui ne tenaient plus debout étaient purement et simplement rasés puis reconstruits.
Aujourd’hui nous sommes une civilisation où la restauration est le mode de fonctionnement par défaut. Enfin, pas partout bien sûr, mais en France c’est souvent le cas !

J’ai rencontré dans ma formation de Coach un modèle basé sur les cycles de vie, où se succèdent :

  • Phase 1 : Lancement
  • Phase 2 : Désynchronisation
  • Phase 3 : Désengagement
  • Phase 4 : Réintégration

Je ne vais pas entrer ici dans les détails du modèle de Hudson, mais juste vous montrer où ce modèle rejoins le poème, qui va suivre. Souvent nous commençons un chapitre de vie avec la motivation,  la joie, etc… Puis Progressivement nous nous sentons bloqué, usés, blasés, en colère… enfin en désynchronisés et là… Un choix s’offre à nous :

  1. Faire une micro transition et repartir en phase 1
  2. Faire le deuil de notre projet et revenir vers soi pour s’y plonger et trouver une autre motivation en passant par phase 3 et 4

Et là… Ce n’est pas facile de se retrouver en face de soi, de faire un deuil, de changer sa vie, de se poser des questions sur soi… et enfin de grandir !
Car c’est en phase 3 que l’Homme (homme-femme) grandit ! Et c’est la phase 3 qui mal négociée nous envoie directement à… la dépression !
Vivre un deuil, c’est un épreuve où nous devons/pouvons grandir ! Et si ce n’est pas le cas… Le danger est grand.

Alors ? Que faisons-nous la plupart du temps ?

Nous évitons la phase 3 ! Nous évitons le deuil et les changements liés… Pour éviter de “souffrir” et par peur de cette dépression et ce sentiment de solitude (souvent)…
Et nous nous empéchons de grandir…. Nous retrouvons ce symbolisme dans l’apocalypse de Jean (cf la Bible)…

Et maintenant place au poète ! Bonne lecture.

SI….

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir,
Si tu peux être amant sans être fou d’amour ;
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et , te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur
Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser, sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront ;
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils.

Rudyard KIPLING