Une réponse à coup de serpe est : “Non ! Ce n’est pas simple !” et pourtant cela pourrait le devenir.
Alors pourquoi cette question aujourd’hui ? Une de mes stagiaires (coach en formation), m’a envoyé un message du type : “Bonjour Pierre, supposons que je sois tout le temps dérangée, par les gens qui mangent en faisant du bruit. Comment peut on contrôler notre gêne sans vexer les autres ?“
Et cela m’a interpellé car moi aussi je suis gêné par les gens qui mangent avec moi, la bouche ouverte, et, font ostensiblement du bruit en mangeant. Et cela m’a renvoyé à d’autres gênes que j’ai rencontré depuis que je suis fumeur abstinent (depuis le 2 novembre 2004). En effet, j’ai retrouvé le sens de l’odorat et je suis gêné par certaines odeurs corporelles, ou les odeurs de tabac froid sur les vêtements.
Or les personnes concernées ne sont pas forcement conscientes de cela et pourtant je peux pour certaines, les aimer vraiment très fort, voire que cela touche des proches comme mes fils dans certains cas. Alors quoi ? Je coupe le contact ? Je fais quoi ?
Dans le cas qui nous intéresse ici (celui de ma stagiaire) :
- Quels sont les usages au Maroc ? ici en France les usages sont “manger la bouche fermée en présence des autres est un signe de respect de l’espace sonore et visuel de mes voisins.”
- Peut-être qu’un simple retour aux basiques permet de régler le problème ? Pour les jeunes et les enfants, cela s’appelle “éduquer”
- Pour les autres, on peut, lui poser des questions comme :
- Imagine que ton comportement indispose ton voisin alors que tu ne le fais pas exprès, accepterais-tu de revoir ce comportement pour garder de bonnes relations avec lui ?” *
- Est-il indispensable pour toi de mâcher la bouche ouverte, ou simplement, tu n’y penses pas ?
- Peux-tu arrêter de mâcher la bouche ouverte car cela me dérange beaucoup ?
- Cela me mettrait dans le confort si tu acceptais de manger la bouche fermée car cela me dégoûte.
Bien entendu si cela ne me gêne pas, ou que ce comportement est exceptionnel, cas d’un rhume par exemple, je ne dis rien, et je prends sur moi. Sinon je le dis.
Je pratique cela aussi avec les odeurs dérangeantes, d’ailleurs. J’ai dit aux femmes qui me côtoient “Pas de bise quand vous avez fumé, merci, car cela me retourne l’estomac, alors, si vous ne voulez pas que je vomisse sur vos épaules, avant de m’embrasser, pensez-y”.
Pour les odeurs corporelles, il en est de même, si je ne peux pas éviter d’être proche (en terme de distance) de quelqu’un je lui dit gentiment, mais je le dis. Et si les personnes se vexent alors, je romps les relations (proches, et repas) avec elles.
Bien-sûr je travaille sur ma concentration pour éviter la gêne, comme je l’ai dis précédemment. Je prends sur moi dans certains cas.
Pour cela j’utilise un concept simple :
“La concentration c’est ce qui me distrait de tout ce qui peut me distraire“
- Je vais choisir une variable (quelque chose que je peux changer) externe, sur laquelle je vais focaliser mon attention. Par exemple : “Je vais observer attentivement la disposition de mes aliments dans l’assiette, leur couleur, leur position par rapport au centre, leur forme, etc…”
- Ja vais aussi choisir une variable interne, comme les sensations que je ressens dans ma bouche au contact des aliments, leur texture, les goûts que je ressens… Leur chaleur, etc…
Pendant je suis focalisé sur ces variables, je ne pense plus à mon interlocuteur qui mange la bouche ouverte et je ne le regarde plus ! Et cela va fonctionner.
Le problème c’est mon comportement va sembler un peu autistique à mes autres interlocuteurs, au bout d’un moment 😉
Le plus simple n’est-il pas simplement de communiquer en indiquant mes propres besoins à mes interlocuteurs ?
Donc maintenant, je vais répondre à la question initiale, la vie en société n’est pas toujours simple, et cela peut le devenir en apprenant à communiquer, et exprimer nos besoins. Et finalement c’est simple.
COMMUNIQUONS !!!!