C’est une vraie demande chez mes patients que de vouloir changer leurs pensées. Ils me demandent un truc dans le genre : “J’en ai marre de penser ça ! Je veux penser autre chose…” Et souvent ma réponse est… “Pour répondre à votre question, j’aimerais d’abord m’entretenir avec vous au sujet des éléphants bleus.”Et là… Mon client se fige “Mais que voulez-vous dire ?” Alors je lui explique… “Vous n’êtes pas venus parler avec moi d’éléphants bleus, ou je me trompe ?” … “Non, bien sûr que non !”… Mais j’aimerais m’entretenir avec vous des éléphants bleus, pour me permettre de répondre à votre question. Vous les connaissez ?”… “Quoi ? Les éléphants bleus ?”… “Oui… Vraiment eux !”… “Alors que voulez-vous savoir ?”… “Qu’en pensez-vous ?” … “Mais rien, vraiment, rien…”…”…Et là, j’en arrive à mon argument massue…”Alors, fermez les yeux et ne pensez pas à un éléphant bleu !” … Et là le client me dit… “Mais je ne peux pas !” … Et moi d’enfoncer le clou… “Et si vous insistez, vous avez un troupeau d’éléphants bleus qui arrive dans votre tête non ? Et en plus quand vous passerez dans la rue devant un magasin de lavage de voiture, maintenant vous penserez à moi !”… Et là nous rions ensemble !
Et là je peux conclure… “Vous n’avez pas choisi les éléphants bleus… Vous ne voulez pas y penser et cela ne marche pas ! N’est-ce pas ?”…
C’est ce que j’ai l’habitude de présenter comme “la loi du bas” en ACT… C’est-à-dire la loi du bas de la matrice ACT…
Et j’ai l’habitude de dire : “On ne peut pas changer ce qui est en bas par contre on peut changer ce qui est en haut !”
Et je viens de lire un article sur Cerveau et Psycho de ce mois-ci … Qui bat en brèche la loi du bas !
Voici un extrait qui vous parlera :
“Comme je vous le disais, certains exercices s’inspirent de techniques de méditation anciennes, qui ont été transformées en versions laïques. Pour entrainer son attention, on peut par exemple se focaliser sur sa respiration, en prenant conscience de chaque inspiration et de chaque expiration, et en se reconcentrant sur son souffle chaque fois que son esprit vagabonde. Si vous souhaitez plutôt développer votre capacité à éprouver des émotions positives (dimension de la perspective), des pratiques portant sur la bienveillance et la compassion le permettent. ” …/…
Plus loin il traite de l’amplitude des changements :
“Quelle est l’amplitude des changements obtenus ? Peuvent-ils être importants ?
Oui, il est possible de beaucoup changer. On a longtemps cru que le cerveau ne pouvait évoluer qu’à la marge, mais plusieurs expériences récentes ont montré que ses capaci- tés de transformation sont plus importantes qu’on ne le pensait. Quand on observe le cerveau de personnes qui ont médité pendant des dizaines de milliers d’heures, par exemple, on constate des différences énormes avec celui de sujets témoins.
Bien sûr, ces personnes – souvent des moines bouddhistes – ont eu une vie particulière et nous ne pouvons donc pas attribuer avec certitude les spécificités observées à leur seule pratique. Mais d’autres types de travaux, où l’on étudie le cerveau de novices avant et après un certain temps passé à méditer, complètent ces études. Après avoir passé en re- vue toutes ces découvertes avec mon collègue Daniel Goleman, nous avons conclu que l’amplitude des changements dépend de l’intensité de la pratique : si vous vous exercez un peu, vous ne changerez que légèrement, mais si vous pratiquez souvent et longtemps, vous évoluerez beaucoup.”
Bien sûr si vous voulez en savoir plus… Achetez Cerveaux et Psycho de ce mois-ci (Numéro 111)
Cela rejoint ce que j’ai l’habitude de dire à propos de la méditation de pleine conscience dans mes précédents articles; à savoir que “sans la pratique pas de progrès !”
Mais aujourd’hui, je rajoute … Le progrès est possible ! Vous pouvez changer votre manière de penser, votre profil émotionnel… Il suffit de s’y mettre ! 😉
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