Dans cet article nous allons terminer ce voyage sur l’identification de nos valeurs. Vous avez eu le temps de tester celles-ci dans l’article précédent et vous avez trouvé certaines boucles coincées dont vous n’arrivez pas à vous sortir. Qu’est-ce qu’une boucle coincée ?
C’est un cercle vicieux que l’on rencontre quand on veut traiter un problème lié en utilisant les stratégies automatiques que nous propose notre cerveau. Pour faciliter la relation que j’entretiens avec avec ce compagnon de route qu’est mon cerveau, j’ai décidé de lui donner un nom. Je l’appelle désormais “Max”, en référence au film Mad Max, car c’est vraiment une relation de folie que nous entretenons ensemble. 😉
Cela me permet d’avoir un véritable dialogue avec lui. Et éviter les
- “on fait”,
- “on dit ça”,
- “on devrait faire comme ça”,
- “normalement il faut faire comme ça”
Car ces expressions sont vraiment contre productives, car elles provoquent une généralisation, des situations vécues, qui est abusives. Ces expressions ont, aussi, la faculté de provoquer en nous la reconnaissance implicite de règles qui n’ont aucune réalité dans la vraie vie, mais qui s’imposent à nous par ce manque de dialogue intérieur. (En ACT, cela s’appelle la fusion cognitive (voir article à ce sujet et faites l’exercice ce cette page)
Un petit rappel sur les stratégies automatiques dans le schéma ci-dessous. Regardez la partie gauche de ce schéma. Vous verrez les 3 stratégies (lutte, évitement et résignation) qui coincent notre perception des choses. Ces stratégies nous permettent un règlement du problème à court terme mais augmentent la douleur perçue de la situation à long terme, d’où le terme de boucle coincée.
Alors comment sortie de cette situation ? Il y a une solution
Je m’arrête ! je respire… je suis vivant ! J’observe autour de moi… La grisaille du ciel… j’entends le bruit des perruches… je suis vivant… J’observe ma respiration… Elle se calme… J’observe mes jambes qui tremblent… Elles finissent par se calmer… Je regarde mes pensées pour ce qu’elles sont… des pensées … Et je me fais un coup d’aïkido verbal… (voir la photo de mon montage personnel)
Je peux vous envoyer le PDF de ce montage sur simple demande par email.
Pour expliquer l’utilisation ce processus, je vais prendre un exemple de ma vie.
Comme vous le savez si vous avez l’habitude de lire les articles de ce blog, une de mes valeurs c’est d’être gentil et bienveillant au quotidien. J’ai pris ma retraite au 1er janvier de cet année, et je reste actif à mon cabinet (cumul emploi – retraite) car ma retraite est vraiment toute petite et que j’ai encore une bonne forme et que j’aime ce que je fais et j’ai l’impression d’être un peu utile aux autres.
Par contre j’ai réduit mon activité hebdomadaire, pour me permettre de jouer un peu plus à la pétanque. et donc j’ai moins de créneaux à mettre à la disposition de mes clients. Certains de ceux-ci veulent avoir un RDV rapidement et souvent ils essayent de passer en force pour obtenir un RDV rapidement, en indiquant “c’est une urgence”. Or j’ai indiqué dans Doctolib que je ne prends pas “d’urgence” et qu’il faut aller aux urgences psychiatrique de l’hôpital le plus proche. mais non, ils insistent !
Au début, il m’est arrivé de céder pour ne pas avoir à refuser un RDV, car cela est vraiment inconfortable. Car bien entendu, certains vont essayer de me culpabiliser et vont se positionner en victime pour jouer au jeu psychologique bien connu et souvent inconscient (triangle de Karpman : sauveteur- victime – persécuteur).
Il m’est arrivé de céder, et de donner un RDV “hors cadre” et cela au détriment de la relation avec mon épouse, au détriment de mes entrainements, et/ou de mon repos bien mérité. Et ensuite je m’en veux ! Ce qui augmente mon inconfort… Me voilà dans la boucle coincée.
Juste 7 questions… 7 questions pour rester dans la vie que je veux vivre… (Je mets les réponses que j’ai données en même temps)
1. Qu’est-ce que j’observe avec mes 5 sens ?
Que lorsque le client me décrit sa situation d’urgence, je ressens un malaise intérieur. Que j’ai envie de me libérer de ce malaise. Que le client semble être en souffrance. Qu’il exprime son sentiment d’urgence.
2. Quels sont les hameçons qui se présentent ?
Max (mon cerveau) m’envoie la pensée que je peux l’aider. Que c’est mon rôle de le faire. Que je ne peux pas dire NON.
3. Qu’est-ce que je ressens quand ces hameçons se présentent ? Où dans mon corps ?
Je ressens une gêne à la poitrine, un poids dans l’estomac.
4. Qu’est-ce que l’on peut me voir faire quand je mords à l’hameçon ?
Je cherche une solution pour l’autre. Je plonge vers mon agenda Doctolib. Et je donne un RDV après 20:00 où à 12:00…
5. Qu’est-ce que l’on verrait faire à la personne que je veux être ?
Je resterai bienveillant, je redirigerai calmement le client vers les urgences psychiatriques sans me justifier, sans chercher à me dédouaner de mon intention, sans chercher à être apprécié par l’autre, avec calme et fermement. je lui indiquerai de prendre le premier créneau de libre et d’activer l’alerte sur l’agenda, pour prendre une place plus proche si un RDV se libère.
6. Qui et quoi est important dans pouvoir faire cela ?
C’est important, car cela me permet de vivre toujours dans la joie, et dans l’amour. Je protège les autres, je les aime et c’est important pour moi. Je protège mon épouse, mes enfants et mes petits enfants en restant disponible pour eux aussi. Je reste présent pour mes clients en ne les laissant pas sans solution.
7. Qu’est-ce que je ressens quand je dis que cela est important ? Où dans mon corps ?
Je me sens connecté à la vie pleinement ! Je me sens épanoui… Mon corps est apaisé, tout semble facile…
Ben voilà… J’ai appliqué ROAR (voir mon article sur ROAR) et je reste connecté à mes points forts… Étonnant non ?
Nous arrivons au terme de la série des 5 articles sur vos valeurs… N’hésitez pas à me faire un retour, je lirai vos commentaires avec plaisir.