Handicap-tousJ’anime régulièrement des séminaires en entreprise sur “L’intégration de personnes handicapées dans une équipe” avec ces même équipes qui vont accueillir ou qui viennent d’accueillir une personne handicapée.

Je commence tous les séminaires par le même rituel. : “Ecrivez sur ce pot-it que je vous distribue ce qui vous vient à l’esprit quand je vous parle de handicap”. Et je les laisse écrire quelques instants puis chacun à son tour indique ce qu’il a écrit pour commencer à partager. (NB : je recommence à la fin pour voir avec eux comment a changé leur vision du handicap ce qui me permet de faire évoluer mon message si quelque chose n’est pas clair)

Dans l’un des derniers séminaire, une participante était très en colère. “Pourquoi êtes-vous là ? Ce n’est pas normal ce genre de séminaire. Vous stigmatisez les personnes en situation de handicap par votre simple présence. Une personne en situation de handicap est une personne comme les autres ! Il n’y a pas besoin de faire ce genre de sensibilisation. Moi je les traite comme les autres !”

J’ai accueilli sa colère avec intérêt car c’était la première fois que cela m’arrivait de me faire “cueillir à froid” par ce genre de remarques. Et le séminaire à continué selon mon programme habituel. On commence toujours par les idées reçues, présenter la loi de 2005 puis on aborde les expériences vécues sur le terrain, les jeux psychologiques, le triangle infernal, le cycle du deuil, le modèle de Hudson, etc…

Pendant l’échange un personne dit “ben, personnellement j’ai remarqué que XXX (la personne handicapée) est sujet à des mots de tête car il demande souvent si j’ai du Doliprane.” je lui demande “souvent ? ” Elle me répond “Il me l’a demandé deux fois.” Moi “En Combien de temps ?” Réponse “en 15 jours…. Bon pas si souvent que ça c’est vrai ! ” Avec un sourire entendu.

Intervient alors la femme qui m’avait accueilli avec sa colère, (La colère était tombée). Elle me dit “Moi, je ne lui aurais pas donné le Doliprane!” Et moi  de lui répondre “Ah, bon ? Pourquoi ?” Elle “parce que on ne sait jamais, je l’aurai envoyé à l’infirmerie” “Bien-sûr cela parait plus sûr” répondis-je et de rajouter “Et vous auriez donné le Doliprane à quelqu’un d’autre” Elle “Bien-sûr” Moi “Ah ? Et pourquoi ?”

Elle, un peu gênée “Parce qu’on ne sait jamais avec sa maladie et si c’était incompatible ?” Moi, je rajoute “Et vous pensez qu’à son âge (29 ans) il ne le sait pas ? Si le Doliprane est compatible ou pas avec sa maladie avec laquelle il vit depuis sa naissance ?”

Silence… Alors j’enfonce le clou “Donc vous me disiez tout à l’heure que les personnes handicapées, on les traite comme les autres et là dans ce cas vous faites de vous même une différence, que vous ne pouvez pas rationnellement justifier, c’est bien cela ! (Rire et clin d’oeil) … réponse (Rire et clin d’oeil) “Ben dites-donc je ne l’avais pas vu venir celle-là… “Donc je fais de la discrimination injustifiée…” Moi, ne vous auto-flagellez-pas ce n’est pas le but de ce séminaire… Vous venez de découvrir une phase importante du deuil : Le DENI”

Nous avons donc repris les phases du modèle de Hudson (Apparté technique pour les coachs : RAPPEL : Phase 2 = haute énergie négative. La colère est souvent associée à une phase 2 ) puis les phases du deuil qui commence (presque)  toujours par une phase plus ou moins longue de déni.

Une grand moment dans ce type de séminaire.

Vous êtes chef d’entreprise ? Vous êtes cadre ? Vous devez intégrer une personne handicapée dans votre entreprise ou vous aimeriez savoir comment faire ? Et si on se causait dans le poste ? Appelez-moi.