Handicap-tousJ’ai aujourd’hui 2 activités professionnelles distinctes :

  • La psychologie (thérapie brèves) & le coaching
  • La formation (coaching, hypnose, ACT, Appreciative Inquiry)

Je vais, aujourd’hui  aborder spécifiquement la question du coaching qui se subdivise en deux publics distincts.

  • Les chefs d’entreprise de PME et ETI, voire les TOP management dans l’implémentation stratégique en entreprise que j’appelle aussi business coaching. Cette approche s’appuie sur les techniques tirées de la psychologie positive pour accompagner l’entreprise dans son ensemble, par exemple avec l’appreciative  inquiry.
  • Le monde du handicap, avec l’accompagnement des équipes par la sensibilisation des dites équipes, et l’accompagnement des personnes face au handicap acquis ou à l’accès à un emploi avec une approche innovante autour du sujet “savoir présenter son handicap et le gérer au quotidien.”

Hier je discutais avec une personne, qui travaille dans les services sociaux, à qui je disais, “C’est fou ! Je viens de rencontrer une dame que je vais accompagner, et le rapport s’est établi quasiment instantanément et nous avons décidé de travailler ensemble pour aller vers ses objectifs”

Et la discussion a vite tourné autour de l’établissement du rapport : “Comment fais-tu ? Pour établir le rapport si rapidement ? Est-ce parce que tu es toi-même handicapé que cela est plus facile ?”

Et j’ai donc réfléchi sur le sujet : “Comment établir le rapport avec son client ?”

Pour que le client veuille être accompagné par moi, il est nécessaire que ce client soit :

  • En sécurité avec moi
  • Avoir confiance dans mes capacités (crédibilité)
  • Se sentir écouté et compris
  • Pouvoir se projeter dans l’avenir avec et sans moi vers ses objectifs.

La question posée initialement était “Faut-il être handicapé pour accompagner un handicapé ?”

Et la question pourrait aussi “Faut-il avoir perdu son enfant pour accompagner une personne qui a perdu un enfant ?” Ou “Avoir un chien pour accompagner un propriétaire de chien? ” ou…

J’arrête cela devient ridicule !

Si je prends les 4 indicateurs précédents :

  • Pour que la personne se sente en sécurité : Il suffit d’avoir un code de déontologie, et mettre en place un cadre clair et accepté par les deux parties. J’ai dit “clair” et je veux dire “transparent” et “prévisible »,
  • avoir confiance en mes capacités (crédibilité) : je dois avoir une présentation claire (encore ?) et précise. Car ce qui se conçoit bien s’énonce clairement !” (Voir Boileau)
  • Je passe directement à l’avenir : savoir utiliser les techniques de coaching d’implication, et de responsabilisation. Savoir soi-même se projeter dans l’avenir pour accompagner l’autre dans sa vision, sans interférer dans celle-ci. Cela s’apprend…
  • Et pour finir : se sentir écouté et compris ! Et c’est cela qui prime !


img_4180Pour établir un rapport
, il est nécessaire que la personne se sente écoutée et comprise. Bien sûr il y a la théorie, par exemple être formé à l’écoute active sans jugement (voir Carl Rogers). Il y a surtout le principal instrument que nous avons à notre disposition pour ressentir ce que l’autre ressent. Pour cela pour utilisons nos “neurones miroirs” que l’on appelle aussi neurones emphatiques. Mais ces neurones nécessitent d’être entraînés ! Et pour cela nous devons gravir un a un les échelons de l’échelle émotionnelle* en 7 niveaux  (que j’ai reproduit en fin d’article) : (voir mon article sur la frustration). Et le grand secret est LA !!!!!

Il faut développer sa capacité d’empathie !

Comment faire cela ? Il suffit de s’entraîner chaque jour… Répéter son entraînement, s’entraîner au lien. Savoir faire la différence entre l’empathie et la sympathie. Ce que l’autre ressent lui appartient ! Et, ce que je peux ressentir, grâce à mes neurones miroirs, me permet d’avoir une porte ouverte dans SON monde ! Suis-je capable de rentrer dans son monde “SANS LE JUGER” ?

Voilà la clé du rapport : l’empathie.

Bien sûr il est plus facile de ressentir chez l’autre quelque chose que je ressens chez moi. Mais le piège est alors “La projection de mon monde sur celui de l’autre” car inconsciemment, je vais comparer ! Et comparer c’est juger !

Alors faut-il être handicapé pour pouvoir accompagner des personnes en situation de handicap ?

La réponse est clairement : NON !!!! Même si cela semble plus facile initialement, cela est un piège ensuite ! Sans travail, un talent n’est rien qu’une sale manie (comme disait Brassens dans le mauvais sujet repenti).

Travaillez votre empathie pour établir le rapport… Synchronisation, écoute active, silence… Travaillez, prenez de la peine ! C’est le fond qui manque le moins pour paraphraser La Fontaine.

Vous pouvez vous entraîner avec moi, pourquoi pas ?

* Échelle émotionnelle

  1. Engourdissement
    Je n’ai pas conscience de mes sentiments. Pas de ressenti émotionnel.
  2. Sensation physique
    Je ne ressens pas l’émotion, mais l’impact physique sur moi (l’implication les conséquences). Exemple : les personnes, qui ont des migraines, de l’urticaire, le dos bloqué, ont nié leurs émotions, et ont une stratégie de dissociation par rapport à leurs émotions,or, celles-ci restent à ce moment là, au niveau inconscient. Avoir la même stratégie / dissocié en tant que coach pour les accompagner. Aujourd’hui tu as mal à la tête, imaginons que tu devrais ressentir une émotion à la place ce serait laquelle?
  3. Expérience primaire
    Être conscient des émotions sans être capable d’identifier, et donc pas capable d’en parler et de les comprendre. C’est souvent là que se situeront les personnes que l’on va accompagner.
  4. Différenciation
    Être capable de parler de ses sentiments et faire la différence. Avoir une vision claire des émotions.
  5. Causalité
    Perception de l’origine de cette émotion, de ce qui en est la cause.
  6. Empathie
    Aller vers les autres. L’empathie c’est être conscient des émotions des autres. Faire la différence entre l’empathie qui se situe au niveau de l’émotionnel : « Je me mets au même niveau que la personne pour pouvoir participer et interagir sur la relation » et la sympathie qui se situe au niveau du mental. L’empathie est la capacité à percevoir ce que l’autre ressent. Pour aimer vraiment et intensément, il est important de cultiver la capacité à s’identifier. Ce qui inscrit le couple dans la durée, c’est le partage émotionnel. Quand les échanges sont fluides, le mouvement est à l’intérieur, il n’a pas besoin d’être à l’extérieur. C’est une dimension très importante de l’intelligence émotionnelle. Elle demande à sortir de son égocentrisme, de ressentir sans juger. Dans tout ce qu’elle dit ou fait, une personne ne parle jamais que d’elle-même, de ses besoins et de ses attentes.
  7. Interactivité
    On est sensible à tout ce qui se passe. On est capable de ressentir les émotions qui sont tout autour de nous, dans notre équipe, comment les émotions interagissent ensemble et comment composer avec. Toutes ces émotions (ce que devrait faire tout excellent manager).