Comme vous le savez je suis coach professionnel et personnel et dans ce métier nous nous retrouvons certaines fois avec un véritable problème entre le MCM (Motivation Coaching Model) qui est un ensemble de règle de base qui permettent d’entretenir la motivation de notre coaché et nos propres valeurs et règles personnelles.
C’est un véritable labyrinthe dans lequel nous nous engageons quand nous pratiquons un métier d’accompagnement de l’humain. Y a-t-il un fil d’Ariane ? Je propose d’explorer cette voie.
Une des règles du modèle d’entretien de la motivation est : “L’acceptation inconditionnelle“… Qu’est-ce à dire ?
Cela signifie que j’accepte mon coaché tel qu’il est et non pas parce qu’il fait et cela signifie aussi que si je ne peux pas l’accepter comme tel, alors … je ne peux pas le coacher.
Un exemple : Je ne peux pas accepter, le populisme qui stigmatise l’étranger comme étant le seul et principal coupable des problème économique que je vis dans mon pays. C’est pour moi inacceptable. Aussi si une personne adhérente à ces idées veut être coaché et qu’elle me demande de le faire. Il n’est même pas envisageable que je sois en mesure de la faire car la règle “Acceptation inconditionnelle” ne sera pas vérifiée dès le début.
L’exemple que je donne ci-dessus est facile à régler. Quoi que en fonction de mon degré de liberté lié à ma situation économique une véritable question se poserait entre mes besoins de bases (financiers) et mes valeurs (Amour, fraternité et solidarité). Enfin j’ai résolument choisi de mettre d’abord en avant mes valeurs et donc je sais comment je réagirai.
Là où le problème est vraiment plus difficile à régler, c’est quand le conflit entre mes valeurs et les propos tenus par mon coaché apparaissent en cours de coaching.… Alors là que faire ?
Je viens de le vivre, pas plus tard qu’hier, et je vais partager avec vous ma réaction.
D’abord j’ai signifié à mon coaché que je ne pouvais pas adhérer à ses propos, et, que cela choquait mes valeurs, et j’ai coupé court à la séance de coaching devant son refus d’accepter la nouvelle situation. Ensuite, j’ai appelé mon superviseur qui a reçu en pleine face ma vague de colère… Et oui une de mes valeurs a été violée par l’environnement et la colère est venue ;)… Puis j’ai posé une action, j’ai repris contact avec mon coaché et j’ai mis fin à notre relation de coaching, qui n’était plus d’actualité et… La colère a disparu !
Et oui… Je ne pouvais plus accepter inconditionnellement mon coaché et mes valeurs étaient violées…
Le cadre de la relation de coaching est protecteur pour notre coaché et pour nous même. Il doit être protégé et vérfié régulièrement. la situation n’est jamais figée.
Code de déontologie, Groupe d’analyse de pratique et supervision sont vraiment indispensable pour un coach, et le voilà notre fil d’Ariane.
Alors ? Ne jouons pas à Icare et ne nous brûlons pas les ailes. suivons notre fil d’Ariane pour sortir du labyrinthe. Vive la supervision ! Et vous vous vous faites superviser ?
Bonjour Pierre,
C’est bien le toute la question de la posture du coach qui se pose, dans le respect de ses propres valeurs plutôt que la tentation du porte-monnaie ou de la toute-puissance, version je-suis-capable-de-coacher-tout-le-monde.
J’ai vécu une situation similaire il y a peu, avec un client qui me demandait de l’aider à mettre en place un positionnement relationnel qui va à l’encontre de mes valeurs. Devant l’incompatibilité, mettre un terme à la mission s’est aussi imposé comme une évidence!
Bien se connaître, s’accepter avec ses valeurs et ses limites et entretenir le tout au travers de la supervision me paraît indispensable, et le rappeler une bonne idée:))