stroumpfCe qui se conçoit bien s’énonce clairement – Et les mots pour le dire arrivent aisément.” cette citation de Nicolas Boileau-Despréaux a pris tout son sens lors d’une soirée que j’ai vécu dernièrement. Ma mère me disait souvent cette phrase et elle ajoutait “In cauda Venenum” (Le venin est dans la queue) quand elle lisait mes rédactions et que j’étais enfant.

Pour certains d’entre-nous tout est important aussi ils ne peuvent pas “réduire” leurs présentation à l’essentiel puisque tout est essentiel. Et du coup le message est noyé dans un “bruit” de fond. Si pour d’autres ce bruit de fond est signe de travail et qualité. Pour les plus avertis d’entre-nous, ce bruit nuit à la clarté de la présentation ou de l’exposé.

A la fin de cette soirée, où deux orateurs s’étaient exprimés. J’ai fait un test où j’ai posé quatre questions à beaucoup de participants (plus de 80% des présents) :

  1. L’exposé 1 était sobre, simple et présentait un protocole de travail de manière structurée et ne nécessitant aucune connaissance préalable. Puis un acronyme récapitulant la méthode.
  2. L’exposé 2 était avec de nombreuses références et exemples citant les sources et les origines du travail fourni, puis présentait un outil complexe nécessitant une connaissance approfondie de la PNL et un protocole de travail nécessitant une connaissance approfondie de l’hypnose. Pas de conclusion.
  • Question 1 : Quel était l’exposé qui démontrait le plus de travail ? – Réponse : 2 (95%) – 1 (5%)
  • Question 2 : Qu’avez-vous retenu de chaque exposé ? – Réponse : J’ai bien retenu le premier et Je dois lire le 2ème à tête reposée
  • Question 3 : Pouvez-vous utiliser ce que vous avez retenu de l’exposé 1 – Réponse : Oui 100%
  • Question 4 : Pouvez-vous utiliser ce que vous avez retenu de l’exposé 2 – Réponse : Non 100%

Bilan de cette mini-étude :

  • L’exposé 1 : “Ca va me permettre de mettre un outil au service des objectifs de mes clients”
  • L’exposé 2 : “Je crois que je vais aller me former à la PNL et à l’hypnose avant d’aller plus loin dans le coaching”

Et hop ! CQFD (Ce qu’il fallait démontrer…)

Si vous voulez avoir une belle notoriété et vendre de la formation alors soyez le plus “abscon” possible avec des références extrêmement pointues et une multitude de détails qui prouvent que vous avez la connaissance et que votre interlocuteurs est nul. Puis offrez lui un cadeau inexploitable sans formation, pour qu’il vous achète celle-ci.

Bonne stratégie marketing non ? Mais cela ne permet pas de devenir coach mais … formateur et vendeur de formation ! (et quel vendeur !) Combien d’entre-nous (les coachs) font cela ?

Personnellement, je pense que celui qui permet lors de ses exposés, de rendre simple (pas simpliste, bien-sûr) ce qui est compliqué, est celui qui a produit le plus de travail personnel. Et c’est vraiment là que l’on peut percevoir la profondeur du coaching dans cette phrase de Villiers de Lisle-Adam : « Je n’enseigne pas, j’éveille ».